Le Grand Maître Lefebvre de la Faluère s'exprime à peu près dans les mêmes termes :

"Il y a lieu de présumer que nos Rois continueront comme ils ont fait depuis plusieurs siècles au dit lieu de Fontainebleau leur plus agréable séjour de chasse dont le plaisir et le succès dépendent particulièrement de la conservation et accroissement de la forêt qui peut d'ailleurs produire un revenu considérable à sa Majesté et beaucoup d'utilité au public par sa situation avantageuse sur les rivières du Loing et de Seine et la proximité de Paris" (Réformation de 1716, page 2).

On retrouve dans ces lignes toutes les idées de l'Ancien Régime en matière forestière et, à cet égard, la forêt de Fontainebleau ne se distingue aucunement des autres forêts royales de l'Isle de France.

La production de bois dans l'intérêt général de la consommation est le but principal de cette politique qui apparaît dans les ordonnances de la deuxième moitié du XVIe siècle et que consacre le préambule de la fameuse ordonnance de l669... "Produire avec abondance au public tous les avantages qu'il en peut espérer, soit pour les commodités de la vie privée, soit pour les nécessités de la guerre, ou enfin pour l'ornement de la paix et l'accroissement du commerce"....
On sait que cette préoccupation d'ordre général visait en premier lieu les besoins de la marine pour laquelle le Roi, comme il l'a écrit lui-même, avait "formé de longue main de grands desseins". (Instructions de Louis XIV au dauphin, année 1662).

C'est pourquoi de 1662 à 1666 Colbert fait procéder à la réformation de toutes les forêts royales de quelque importance, travail considérable, qui est comme l'inventaire des richesses forestières du royaume et le prélude de la restauration navale. Cette tâche, Colbert la confie à ses collaborateurs ordinaires et Barillon d'Amoncourt est du nombre ; ce n'est pas seulement la forêt de Fontainebleau qu'il a mission de réformer, mais toutes les forêts de l'Isle de France. Ces circonstances historiques sont intéressantes à rappeler ; elles nous montrent que la réformation de 1664 n'est pas une mesure isolée, qu'elle se rattache à un travail d'ensemble dont nous connaissons la signification, l'esprit et les ouvriers.