Histoire du bois Gautier

 
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Le bois Gautier, entre la Seine et la route de Bourgogne, étend ses soixante-dix hectares sur la commune d´Avon. Qu´en soient marris les amateurs de contes, son histoire n'a rien d'extraordinaire. Ce qui en fait le prix, c'est la continuité d'une bonne gestion depuis l'aube de l'histoire de France jusqu'à ce jour. Les atteintes qu'il eut parfois à subir, comme tout autre bien commun, ne furent qu'égratignures. Ce qui le rend exceptionnel, c'est d'être un bois de proximité, accueillant et familier, dont la fonction s'adapte aux temps historiques et à la vie des Avonnais.

 
Le bois Gautier au cour des siècles

Louis XIV-1705

La Régence-1716

Louis XV-1752

Louis XV-1771

La Convention-1794

Le 1er empire-1809

III° République-1900

V° République-2000
 
 
 Avant les hommes :

Une rencontre entre l'Histoire et la Géologie ?

Le Bois Gautier, comme on le verra ci-après, est borné en deux parts :

  • L'espace des coupes ordinaires
  • Un quart de réserve
Les coupes ordinaires, orientées à l'Est sur le versant du lit de la Seine, sont en totalité sur une assise de marnes vertes et blanches, avec quelques blocs de grès épars.
Le quart de réserve, face à l'Ouest sur le versant de la D138, est entièrement sur du calcaire de Brie.
Marnes et calcaires sont du Sannoisien (ou Stampien) donc de la part la plus ancienne de l'Oligocène, soit entre -33 et -29 millions d'années.

Cela laisse supposer que les organisateurs de l'exploitation du Bois Gautier au 12° siècle avaient, au moins, une connaissance empirique des sols acquise d'anciennes expériences.

 
 

 
 
- 1 - La nuit des temps :
 

L'archéologie, des fouilles ayant mis au jour les ruines d'un modeste fanum et de quelques maisons à proximité d'une source, nous apprend qu'aux temps gallo-romains ce bois était, au moins, en partie défriché, dans une proportion que nous ignorons. Puis qu'aux temps capétiens, au plus tard, ce bois combla ses vides.

 
 
- 2 - Le Moyen Âge :
 
   Carte du pays de Bière au haut Moyen-Âge (en construction) ⇒   
 

C'est l'abbé Hugues de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés qui l'acquiert en même temps que le village de Samoreau sis, en face, sur la rive droite de la Seine, par un échange avec Mile de Vernou, l'acte est ratifié par Louis VII en Avril 1176 (Poupardin - Recueil des chartes de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés- Tome 1 page 249).

La charte précise que le domaine dépendant de l'abbaye est compris entre Champagne et le pont de Samois, le bois d'Étienne de Champigny et le chemin de Samois à Moret - c'est "l'ancienne route de Bourgogne" - (ibid. page 250 "terra vero ad predictam villam - Samesiolum - pertinens, que tunc Milonis erat, nuenc abbatis certis distiguitur metis, videlicet a villa que Campania dicitur usque ad pontem Samesii, et a nemore Stephani de Campiniaco usque ad stratam publicam que de Samesio duxit Moretum" )

Cette charte nous offre les noms des propriétaires successifs du bois Gautier.
Son nom "Gautier" viendrait de Gautier de Montchavan, dont on ne nous dit rien. Avec Giles de Vernou ils l'inféodèrent à Etienne d'Avon, qui céda le droit acquit à Mile de Vernou.
Dès sa prise de possession par l'abbé Hugues, celui-ci l'inféoda de nouveau à Étienne d'Avon lequel en 1176 et 1182 est compté comme un des tenanciers de l'abbaye (Polyptyque de Saint-Germain-des-Prés, rédigé du temps de l'Abbé Irminon - édit Longnon tome 1 page 229 "…St. De Avons tenet a nobis medietatem nemoris Gauterii…").

Au milieu du XII° siècle, le bois fut divisé en deux petits fiefs et un arrière-fief mouvant de Saint Germain-des-Prés. Les possesseurs des fiefs étaient Guillaume Grinche et Thibault de Moret, Pierre et Guillaume de Villiers possédaient l'arrière-fief.

Ce morcellement dura peu car, en Avril 1266 Guillaume Grinche et son épouse, Isabelle, rendent leur tiers du bois Gautier (nommé "Bois Thibault" dans l'acte) contre 260 livres parisis (Arch. Nat., L 807, n° 20).
Puis, Thibault de Moret et son épouse Aveline cèdent le second tiers pour 210 livres parisis et renoncent à leurs droits sur le fief voisin inclus dans leur mouvance (ibid. n° 21).

Ce fief, en bordure du ru se jetant en Seine à Valvins (aujourd'hui c'est le "ru d'Avon") (ibid. n° 24 : "…contiguum tertiae parti et rivo qui se precipitat in flumine Secane et dividit nemus Galteri et alia nemora dictorum Petri et Guillelmi a parte Samesii…" ).avait été apporté en dot à Jean de Villiers par Odeline son épouse. En 1266 Jean de Villiers qui se prépare pour la terre sainte, en croisade, distribue ses biens ; les fils, Pierre et Guillaume qui héritent le Bois Gautier doivent le vendre fin 1266 pour 210 livres parisis à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés (ibid n ° 24). voir encadré ⇓.

 
 

Grâce à ces opérations, l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés redevint propriétaire du bois Gautier.

Elle restera propriétaire de ce "Bosco Galcheri in Byera" de l'an 1266 jusqu'à la Révolution de 1789.

 
 
- 3 - Le bois ecclésiastique :
 

Les plans qui furent dressés du Bois Gautier, plan et procès-verbal de 1693 par Louis Billaudel, "arpenteur du Roi" (collection particulière), plan et procès-verbal de 1757 par François-Urbain Chaillou, "ingénieur géographe du Roi" (collection particulière), nous disent son aménagement.
Celui-ci était conforme à l'article II du titre XIV de l'ordonnance "Des bois appartenant aux ecclésiastiques et gens de mainmorte" donnée le 13 Août 1669 Conférence de l'ordonnance de LOUIS XIV- A PARIS, AU PALAIS M.DCC.XXV. - (collection particulière).
Il y est prévu, conformément à des usages ancestraux, que le quart de la superficie d'un bois constituait un "quart de réserve", sur lequel on reviendra, et que les trois quarts restants devaient être divisés en vingt-cinq "coupes ordinaires", où le taillis exploité chaque vingt-cinq ans fournissait du bois de chauffage au "bénéficier" en l'occurrence l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés.
Ce bois pouvait aussi être vendu par adjudication à des marchands de bois (ici, agréés pour la provision de Paris) par les mêmes officiers et aux mêmes conditions que la vente du bois du Roi (le fruit de la vente revenant en ce cas à l'abbaye).

Le "quart de réserve" fournissait du bois d'œuvre, capital que le "bénéficier" (dans de cas du Bois Gautier c'est "l'abbé commendataire" du chapitre de Saint-Germain-des-Prés) ne pouvait réaliser "qu'en cas d'incendies, ruines, démolitions, pertes et accidents extraordinaires…", après avis favorable du "Grand Maître des Eaux et Forêts" qui délivrait, alors, une "lettre patente" au nom du Roi, autorisant l'exploitation.

Le "quart de réserve" du Bois Gautier, formait une bande rectangulaire longeant la "route de Bourgogne" sur toute la longueur du fonds. Soit un rectangle de trente-cinq arpents et sept perches, peuplé de chênes et de charmes sur un sol riche et pierreux.

Les "coupes ordinaires", longues bandes perpendiculaires au "quart de réserve" étaient repérées par les laies et des petites bornes au droit du "quart de réserve".
Chaque "coupe ordinaire" du Bois Gautier, mesurait donc un peu plus de quatre arpents (environ 2 ha.).

 
 
- 4 - Bonne gestion et entorses :
 

Cette gestion simple, mais régulière, du bois ecclésiastique donnait de meilleurs résultats que la gestion de la forêt royale où les caprices du Roi et le mauvais état chronique des finances du royaume décidaient de l'assiette des coupes.
Il n'est, pour s'en convaincre, que de contempler une suite de cartes anciennes de la forêt de Fontainebleau et d'y comparer un Bois Gautier toujours boisé et un massif royal dévasté.
Bien-sûr, il se commit des entorses, voici deux exemples:

1: En 1720 Jean Debosne, marchand de bois pour la provision de Paris, prit en adjudication et exploita trente cinq arpents (18 ha. env.) "hors aménagement" (Arch. Dép., série B, Maîtrise des E. &F. de Fbleau. liasse 47).

 

2: Parfois on s'attaquait au "quart de réserve", sous le règne de Louis XV, l'abbé commendataire, le très grand seigneur Louis de Bourbon-Condé, abbé célèbre pour ses succès auprès des demoiselles, ses défaites devant l'ennemi durant la guerre de sept ans et son action à la tête de la Franc-maçonnerie, obtint un arrêt du conseil d'état du Roi l'autorisant à exploiter les quarts de réserves du Bois Gautier, du Bois de Samoreau et du Bois de Saint-Germain-Laval, en même temps, cela sans aucune justification (Bib. municipale de Fontainebleau, manuscrit 8, pièce 13, état des bois nationaux ci-devant ecclésiastiques.).

 
 
- 5 -Les temps de la Révolution :
 

Avant la Grande Révolution le bornage royal entoure le village d'Avon et le bois Gautier

Pendant la Révolution le Bois Gautier a été exploité dans sa totalité, mais sans "coupe rase".
Aux premiers jours des troubles révolutionnaires, les Avonnais firent comme tous les Français, ils cessèrent de payer l'impôt et commirent cent délits à l'encontre des fonds royaux, ecclésiastiques et communaux. Dans le même temps, Paris manquait cruellement de bois de chauffage.

Sous la Convention, le comité exécutif provisoire, en date du 12 septembre 1793 fit une "proclamation" et une lettre au "Procureur du pouvoir exécutif de la ci-devant maîtrise de Fontainebleau", mandant une coupe du quart de la réserve du bois de Samoreau et de la totalité du Bois Gautier.
Le procureur du pouvoir, destinataire de la lettre (qu'il avait conseillée) était Dubois d'Arneuville, magistrat de l'ancien régime qui sera maintenu à son poste jusqu'en l'été 1793.
C'était un moyen de remettre la forêt en ordre par des "recepages de taillis", où cela était utile, et de parer aux besoins parisiens en expédiant par la Seine les bois exploités.

Le 3 brumaire an II (octobre 1793), la Convention met en place une nouvelle équipe, Lucien Noël étant administrateur provisoire avec comme adjoints Prodhomme et Guay, deux anciens marchands de bois, on pouvait craindre le pire. Il n'en fut rien.

Six "pieds corniers" (1) furent marqués , on marqua en réserve 2010 chênes anciens, modernes et baliveaux. Dans le "quart de réserve" les baliveaux de l'âge du bois avaient 35 ans (âge du taillis recrû après la coupe de 1759) et les modernes étaient les survivants des baliveaux laissés en 1759, parfois antérieurs à l'aménagement de 1697 ce qui leur donnait à tout le moins 97 ans.
Plus ces chênes, on mit en réserve 240 alisiers et d'autres fruitiers.

Si on additionne chênes, alisiers et autres fruitiers, on obtient 16 baliveaux par arpents mis en réserve.
On peut donc dire que les administrateurs révolutionnaires ont très exactement respecté la vieille ordonnance royale d'Aoüt 1669 consécutive à la grande réformation.

L'adjudication de cette coupe se fit à un marchand de bois parisien, Jacques-Hubert Marcellot, pour 97.900 livres.
D'après les procès-verbaux et le récolement du 19 nivôse an IV (8 janvier 1796) l'exploitation s'est faite dans de bonnes conditions, les réserves ont été respectées et les rejets sont "beaux, vifs et bien venants…". Pour protéger les rejets des bestiaux, les forestiers avaient mis une clause particulière à l'adjudication portant au creusement d'un fossé "depuis le Moulin de Valvins jusqu'à la maison de Saint-Aubin, du coté de la rivière Seine".

 
(1) Emplacements des six pieds corniers :
  • 1 ⇒ Au bord de l'ancienne route de Bourgogne près du Ru de Changis,
  • 2 ⇒ Près le moulin de Valvins,
  • 3 & 4 ⇒ Près le pré de Samoreau,
  • 5 ⇒ Près la maison ruinée de Saint-Aubin,
  • 6 ⇒ A l'encoignure du parc de Saint-Aubin près du bornage de la forêt.
 
 
- 6 -La vente des biens nationaux :
 

On a glosé d'abondance sur la vente des biens nationaux et la loi de 1790 l'autorisant.
Or elle n'autorisait que la vente de bois de moins de cent arpents distants de plus de mille toises d'une forêt ci-devant royale (cette loi intégra au domaine national d'innombrables petites forêts ecclésiastiques). La loi fut appliquée et le Bois Gautier en profita. Il fut rattaché définitivement au massif domanial bellifontain

On doit ici citer l'attendu de cette loi de la main de nos "Pères en République" :
"….que la conservation des bois et des forêts est un des projets les plus importants et les plus essentiels aux besoins et à la sûreté du royaume, et que la nation seule, par un nouveau régime et une administration active et éclairée, peut s'occuper de leur conservation, amélioration et repeuplement, pour en former en même temps une source de revenu public…"

 
 
- 7 -Empiétements :
 

Le Bois Gautier jouxtait la maison achetée en 1780 par Edme-Louis Daubenton, garde et démonstrateur du "Cabinet d'Histoire Naturelle du Roi". Il y mourut en 1785 laissant le domaine à sa veuve, il est enterré à Saint Pierre d'Avon.
Survint la Révolution et la Veuve Daubenton tenta d'annexer à la faveur des troubles cette part du Bois Gautier, voisine de Saint-Aubin nommée "Larry du Bois Gautier" (Plan justificatif fournit au tribunal des émigrés – Collection particulière).
Il s'en suivit un imbroglio juridique, dont on possède les pièces, qui dura jusqu'au jugement du 7 Messidor an VI (25 juin 1798) qui débouta définitivement la demanderesse et confirma que le Bois Gautier est en sa totalité un bien de la Nation Française.

Vint le Consulat, alors qu'aucun danger ne paraissait menacer le Bois Gautier, le pouvoir central voulut transférer la propriété de plusieurs forêts, dont le Bois Gautier, au prytanée militaire.

Le préfet de Seine-et-Marne communiqua aux forestiers les montants des estimations, ce qui les informa du mauvais coup se tramant.
Lors, les forestiers, avec à leur tête Lucien Noël, contrebattirent avec force ces prétentions et le 15 floréal an IX (4 mai 1801) on procéda à l'estimation des bois que devrait le Prytanée en remplacement du Bois-Gautier.
Le pouvoir consulaire préféra oublier son projet.

Enfin, le 30 Janvier 1810, un "Senatus-consulte" déclara inaliénables les biens de la couronne impériale et ordonna que les parties de bois domaniaux épars sur les rives des forêts de cette couronne fussent réunies à celles-ci. Ce qui confirma définitivement la réunion du bois Gautier à la Forêt de Fontainebleau.

 
 
- 8 - Quelques particularités du bois Gautier
 
Le pèlerinage de Saint Aubin

La source proche du fanum gallo-romain, a été le but d'un pèlerinage annuel. Il cessa en 1836 (archives paroissiales), il a repris en 2014.

Bernard Molitor
(1755 Betzdorf – 1833 Fontainebleau)

Cet ébéniste fils de meunier, maître artisan en 1787, il reçoit ses premières commandes publiques du garde-meuble de la couronne. Puis il recevra des commandes du directoire, de Napoléon Bonaparte, du roi Jérôme de Westphalie et du Duc de Choiseul Praslin…
Il prolonge la manière d'ancien régime (Ulrich Leben : Schreiner von Louis XVI bis Louis XVIII).
De nombreux artisans ébénistes, s'installant à Avon, travaillèrent pour lui. Dans cette période quelques essences particulières à l'ébénisterie et au placage furent favorisées ou plantées au Bois Gautier.

En complément à l'histoire forestière proprement dite du bois Gautier on doit signaler encore :

 

1 - Le hameau de chaufourniers

"Saint Aubin"

sis au bord du fleuve à l'extrémité Sud du bois Gautier, aujourd'hui disparu.

 

2 - Une bâtisse administrative, une

"Guette"

S
ise au sommet du bois pour surveiller le trafic fluvial, on en perçoit toujours l'empreinte.

 
 
 

 Aujourd'hui 

Le bois Gautier est un des secteurs de la forêt domaniale où la régénération spontanée du chêne se fait avec le plus de vigueur.
Le bois Gautier a été le premier secteur de la forêt domaniale de Fontainebleau à être inscrit comme site "Natura 2000".
Peu fréquenté par le tourisme éloigné, il est très fréquenté par la population avonnaise.

Qu'en conclure ?

Nous héritons de bientôt 750 ans de bonne gestion du Bois Gautier.
La responsabilité des Avonnais, des élus et des gestionnaires au regard de l'histoire n'en est que plus grande.

 

Souhaitons bonne chance au Bois Gautier !

 
 

 

Outre l'abbaye de Saint-Germain propriétaire du Bois Gautier, voici la liste des bois ecclésiastiques sis sur la commune d'Avon :

Charité d'Avon :
15 arpents au lieu-dit La-Cornière près la Fontaine-aux-Biches.
Carmes des Basses-Loges :
La Cornière près la Fontaine-aux-Biches. 2 ha. 52a (Aujourd'hui Bois aux Moines).
La Pihourderie, près le prieuré, 8 ha. 63 a.
La Chaudière, du Fors-des-Moulins à la Chaudière, 5 ha. 80a.
La Gringreloterie, derrière le prieuré, superficie inconnue
Les Mathurins de Fontainebleau :
La Cornière près la Fontaine-aux-Biches. 2 ha. 04a (jouxtant la pièce des Carmes).

Cette énumération est un exemple type de l'importante économie liée au monde écclésiastique, régulier ou séculier, sous l'ancien régime.

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Fanum

 

Petit temple composé d'une cella (pièce circulaire ou quadrilatère où se trouvent un autel et la représentation de la divinité), entourée d'une galerie, couverte ou non.
Cette construction est au centre du temenos (espace sacré), limité par un péribole (mur ou fossé).
Ce genre d'édifice se trouve au Nord-Ouest de l'empire romain, c'est une adaptation des cultes romains aux pratiques cultuelles qui les précédèrent.

Capétiens

 

Troisième dynastie de l'histoire de France.
Commence avec Hugues Capet en 987.
Finit avec Charles IV le Bel en 1328 (Elle sera suivie des Valois puis des Bourbons).

Stephani de Campiniacio

 

Étienne est l'exact correspondant de Stéphane (Issu du grec Στεφάνοξ - Stephanos - Couronne -) pour les versions de ce nom de baptême antérieures à la fin XIII° siècle.
Donc Stephani de Campiniacio se traduit par Etienne de Champigny.

Saint Germain-des-Prés

 

Abbaye bénédictine, construite en 558 sous Childebert 1er (fils de Clovis).
Elle sera une nécropole des rois (Chilpéric Ier-584, Frédégonde -598, Clotaire II- 628, Childéric II-673 et son épouse Bilichilde-679) jusqu'en 1144 lorsque l'église, construite en en 475, est transformée en basilique de Saint Denis où les capétiens fixèrent définitivement leur nécropole.
Les deux églises avaient partagé cette fonction sous les mérovingiens, les carolingiens et les cinq premiers capétiens.

De nombreuses fois pillée et incendiée, Saint Germain-des-Prés sera toujours restaurée.
Riche et puissante, cette abbaye fut un des principaux centres intellectuels de France.
Elle s'opposa souvent à l'université.
Elle détenait des droits de justice spirituelle et temporelle, avec prison, pilori et gibet, qu'elle exerça jusqu'en fin du XIII° siècle.

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GAUTIER est l'ancien français de GAUCHER !


 

GAUTHIER nous vient du Germanique et du Tudesque, "Waldhari" et du Saxon "Walter", il désigne un petit chef militaire.

Sur le net, la plupart des sites fantaisistes sur les prénoms confondent les deux formes au profit de Gauthier (avec un "h" ça fait plus riche et savant...).
C'est à la demande de l'ONF que le Gautier de la carte IGN a été transformé en Gauthier, c'est une erreur.
Avonnais, on vous en prie, défendez et conservez et votre "GAUTIER", il appartient à l'histoire !

Guillaume Grinche

 

Sur l'acte il est qualifié "chevalier", mais il n'y a aucune relation de cause à effet puisque "Écuyer" et "Chevalier" sont des titres ne requérant pas de fief.

Ordonnance des bois appartenant aux ecclésiastiques et gens de mainmorte

 

Comme toute ordonnance royale elle s'applique dans l'étendue du royaume (et non limitée au domaine royal), elle est scellée avec le "Grand Sceau" à la cire verte.

Gens de mainmorte :

 

Membres des corporations, établissements religieux et autres personnes morales qui ne meurent pas et dont les biens sont, de ce chef, retirés du commerce.

 

Attention ! : Le droit d'ancien régime connaît aussi le "Droit de mainmorte" (Droit qu'avait le suzerain de prendre les biens d'un dépendant décédé sans enfant; plus tard, droit que percevait le seigneur sur ces biens).
Le titre de l'ordonnance de 1669, ne concerne pas ce dernier droit.

Franc-maçonnerie

 

Confrérie religieuse aux rites initiatiques.
Elle apparaît en 1598 en Écosse se réclamant d'origines légendaires tirées du Tanakh (ou Miqra מקרא) - Bible hébraïque formée de la Torah (pentateuque) des Nev'im (prophètes) et des Ketouvim (Hagiographes ou autres livres)-.
Au XVIII° siècle, la Franc-maçonnerie se répand au sein de toutes les aristocraties du monde occidental tout en multipliant les obédiences.

Coupe rase

 

La "coupe rase" ou "coupe à blanc" ou encore "coupe à blanc-étoc" désigne l'abattage de la totalité des arbres d'une parcelle forestière.
Ces pratiques sont aujourd'hui délaissées dans les forêts domaniales, sauf cas très exceptionnels.

Elles sont l'antithèse de la notion de "futaie jardinée" qui tend de nos jours, en fonction des moyens disponibles, à se généraliser

Recepage de taillis

 

Receper le taillis, c'est tailler les arbustes en ne conservant que les branches fortes pour leur donner plus de vigueur.

Bois d'œuvre

 

Ce sont les bois destinés à des ouvrages (meubles, parquets, charpentes, etc...) par opposition aux bois destinés aux feux (chauffage - charbons de bois - distillation, etc...).
Il est choisi de préférence dans les parties basses du tronc (bille et surbille) offrant les meilleures qualités physiques et chimiques.

Abbé commendataire

 

Commendataire est emprunté au latin ecclésiastique "commenda", signifiant "confier".
La fonction de commendataire s'applique à deux situations :

☆ L'administration temporaire d'un bénéfice donnée à un séculier, à un évêque ou à un simple ecclésiastique, en attendant la nomination d'un titulaire. La commende était une dérogation au droit commun.

☆ L'attribution (Collation) d'un bénéfice, faite par le roi, à un clerc ou à un laïc qui touche les revenus d'une abbaye sans obligation de résidence. On dit une "abbaye en commende". Remarquons que le commendataire n'exerce aucun droit de nature religieuse, ces droits restent exclusivement réservés au "Père Abbé" et au"Chapitre".
Les rois au fil des temps multiplièrent cette pratique en faveur de proches et de protégés. L'enrichissement d'une catégorie de la société pour s'en assurer les services et la fidélité, sans atteinte au trésor, ne pouvait que tenter l'autorité royale.

La Convention

 

La Convention est le nom de l'assemblée constituante (de 09/1792 à 10/1795) qui fonda de la Première République.

Pieds Corniers

 

Ce sont les arbres retenus pour marquer, aux angles, less limites des coupes régulières.

Alisiers

 

Sous-genre d'arbres fruitiers à feuilles simples qui avec les sorbiers proprement dits, (à feuilles composées) forment le genre des Sorbus. Ce genre est de la famille des Rosacées ; famille nombreuse et importante pour notre alimentation.
Voir le chapitre "Arbres du bois Gautier".

Grande Réformation

 

Grande réformation, on donne ce nom à la réformation dirigée par Paul Barillon d'Amoncourt, Colbert étant ministre du roi.
Conclue par l'ordonnance royale de 1669, elle fixera, jusqu'à la Révolution, les grandes lignes de l'organisation des forêts de France.

Anciens & Modernes

 

Anciens, ce sont les arbres qui ont, au moins, trois fois l'âge de la périodicité des coupes régulières (ici 3x25 ans).

Moderne, ce sont les arbres qui ont, au moins, deux fois l'âge de la périodicité des coupes régulières (ici 2x25 ans).

Baliveaux

 

Arbres réservés lors de la coupe d'un taillis (ici 25 ans) pour obtenir un arbre de futaie.

Senatus-consulte

 

Sous le premier et le second empire, ce terme désigne une décision du sénat ayant valeur de loi au sein de la hiérarchie des textes légaux.

Chaufourniers

 

Personnels œuvrant aux fours à chaux.

plaque tombaleLa chaux, amendement calcaire, était précieuse aux paysans d'Avon qui cultivaient des sols aussi acides que sableux.

Edme-Louis Daubenton

 

Il est le cousin de Louis-Jean-Marie Daubenton 1716-1799(le plus célèbre des deux). Familles de Montbard qui travaillèrent pour Buffon.

Edme-Louis supervisa l'édition des planches enluminées, complément illustré à l'Histoire naturelle de Buffon.


La pierre tombale

"Forestier" :

 

Malheureusement la titulature de cet agent de l'autorité royale reste inconnue.

 

"Biere ou Biera" :

 

C'est l'ancien nom du massif forestier, depuis le moyen-âge jusqu'au milieu du 17° siècle.
L'étymologie en est incertaine. D'aucuns en firent la dérivation du latin "Beria" signifiant plaine et, disent-ils, par extension "étendue de sable", si cela peut correspondre à une partie des sols cela contredit les reliefs.

Polyptyque :

 

Du latin polytychum, parchemin enroulé plusieurs fois sur lui-même

Abbaye de Saint Germain des Prés :

 

Pour donner un apperçu de son importance voici ce qu'était le domaine de l'abbaye de Saint Germain des Prés vers l'an mil, en quelques chiffres :
· 36.613 hectares (Riché opte pour un total de 75.000 hectares) répartis sur 11 départements actuels : Seine, ancienne Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Eure-et-Loir, Aisne, Orne et Nièvre et comptaient :
· 22.199 hectares de labours.
· 13.352 hectares de bois.
· 1.062 hectares de vignes et prés.
· 1646 manses (sans doute faut-il tabler sur 2.200 manses en incluant bénéfices et terres à hommage)
· 71 propriétés dits " hospices"
· 30 fermes gérées par l'abbaye.
· 25 fiscs dirigés chacun par un manse seigneurial
· 10.282 personnes répartis en 2.859 ménages dont plus de 2.000 de colons, 8 libres et le reste en lides ou serfs. (13.300 personnes dépendaient au total de l'abbaye et en incluant les bénéfices, on arrive à 40.000 âmes environ).

 

Les revenus de l'abbaye furent estimés à 580.790 francs de 1900 soit une contribution de 109 francs par ménage et, en nature, se montaient à :
· 650 muids de froment
· 250 muids de vin
· 40 charrettes de foin

 

Sources :
« Garancières et Fresnay » mémoire de maîtrise à l’université Paris I - Stéphane Frère - 1994.
« Histoire du canton de Meulan » Edmond Bories – Ed. Champion 1906 – réimp. Jeanne Laffitte -1978.
« Histoire de Meulan et de sa région par les textes » Marcel Lachiver - 1965.
« Histoire de Septeuil » Raoul Moulin.
« Histoire de l'Ile de France » Michel Mollat – Ed. Privat - 1971.

Irminion :

 

Irminion était déjà Abbé quand il rédigea le texte initial entre 806 et 813 (date de son décès). Mais on le continua jusqu'à la fin du 12° siècle.

Sannoisien, Stampien :

 

Par allusion aux sols des villes de Sannois et d'Étampes.

Oligocène :

 

Seconde période de l'ère tertiaire s'étendant sur 20 millions d'années.
Formé des éléments oligo- du grec ὀλίγος, oligos "peu abondant" et cène -du grec κ α ι ν ο ́ ς "nouveau, récent"

Jean de Villiers :

 

Voir la note sur cet important personnage qui sera grand maître de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans la rubrique " Dossiers & Compléments ".